Dans la note « La visite du Louvre par Shaba » du 25 février, je parlais du tableau Les noces de Cana qui se trouve en face de la Joconde. Jojo le couteau - qui veut tout savoir sur tout depuis quelque temps - ne cesse de me demander ce que c’est. Vite la réponse pour tenter de remettre de l’ordre dans le tiroir !
Nouvelle recherche sur Wikipedia (bien pratique même si certains disent qu’il y a des erreurs…) : « Les noces de Cana est un récit tiré du Nouveau Testament chrétien. Il n'est présent que dans l'Evangile selon Jean et n'est pas rapporté par les évangiles synoptiques.
Sens symboliques
Le miracle de Cana est présenté comme le premier miracle de Jésus, c'est dire toute son importance symbolique et sa portée spirituelle. Les auteurs de cet évangile, que la tradition chrétienne attribue à Jean, présentent Jésus comme tout puissant.
Jésus et ses disciples sont présentés comme ne respectant pas scrupuleusement les consignes sacramentelles de l'époque puisqu'ils détournent l'usage des jarres, normalement utilisées pour les ablutions.
Les noces de Cana en peinture
Le thème des « Noces de Cana » a toujours beaucoup inspiré les peintres. L'un des tableaux les plus célèbres sur ce thème a été peint à Venise pour le réfectoire - construit par Andrea Palladio - du monastère bénédictin de San Giorgio Maggiore (en face du Palais des Doges) en 1562-1563, par l'un des plus grands - avec Le Titien et Le Tintoret - peintres vénitiens, Paolo Caliari dit Veronese, alors que celui-ci avait 35 ans. Véronèse y a représenté une scène biblique dans le cadre d'une fête vénitienne, mêlant les personnages de la Bible et des figures contemporaines. On peut, parait-il, y reconnaître quelques-uns des plus grands souverains de l'Europe : le roi de France François Ier, l'empereur Charles Quint, le sultan ottoman Soliman II Le Magnifique, la reine Marie d’Angleterre, les seigneurs et les dames les plus illustres par leur valeur et leur beauté, Eléonore d’Autriche, Alphonse d’Avalos, les cardinaux Bernardo Navagero et Charles de Lorraine, ainsi que, Le Titien, Bassano et Véronèse lui-même parmi les musiciens, Pierre l’Arétin en maître de cérémonie.
Le tableau lui a été commandé dans le cadre des travaux de reconstruction du couvent. Dans le réfectoire, il surplombait la chaire d'où l'abbé faisait la lecture pendant le repas, ce qui obligeait les regards à converger vers lui. Il est peint sur toiles car les fresques se conservaient très mal à Venise en raison du haut degré de salinité. La représentation d’un banquet semble tout à fait logique dans le cadre d’un réfectoire. Véronèse s'est vraisemblablement inspiré, pour la mise en scène de son tableau d'un texte de l’Arétin, qui rédigea en 1535 les Quatre livres de l'humanité du Christ - ouvrage de vulgarisation de l’histoire sainte - dans lequel celui-ci indique des détails (que l'on retrouve dans le tableau) qui ne figurent pas dans le texte de saint Jean.
La scène se déroule sur une sorte de terrasse surplombée par une balustrade et une esplanade contre laquelle s'appuient des personnages. On aperçoit sur la droite et la gauche du tableau des monuments, et l'on peut voir que ceux-ci relèvent de différents styles architecturaux : colonnes doriques, puis corinthiennes, enfin composites. Une tour à plan carré a été placée au centre du tableau, légèrement sur la droite, afin de rompre la symétrie qui, sans elle, serait trop écrasante. Sur cette terrasse est dressée une grande table, autour de laquelle sont installés les convives en grand nombre (on en compte 132), entourés par les serviteurs. Curieusement, ce ne sont pas les mariés qui occupent le centre de la scène, mais le Christ, qui a, à sa droite la Vierge Marie et Pierre, et, à sa gauche, André, Philippe et Barthélémy, en habit de pèlerins. Les mariés sont exilés en bout de table à gauche. Véronèse mêlant le sacré et le profane, le sujet religieux disparaît quelque peu dans l'éblouissement de cette fête princière. Les symboles religieux annonçant la Passion du Christ côtoient une vaisselle d'argent et une orfèvrerie luxueuses du XVIème siècle. Il a apporté un soin particulier à tous les détails et cette minutie contribue à faire de ce tableau un chef d'œuvre, et l'une des œuvres majeures de la Renaissance.
Ce tableau est actuellement exposé au musée du Louvre à Paris, faisant face à la Joconde de Léonard de Vinci.
Parmi les autres peintres qui ont représenté cet épisode des Noces de Cana dans un tableau, on peut citer : Giotto (début du XIVe siècle), Gérard David (Musée du Louvre, v. 1501-1502), Giuseppe Maria Crespi (Lo Spagnuolo) (v. 1587-1588). »
Pour des images